tribulations d’une apprentie méditante



TRIBULATIONS D’UNE APPRENTIE MEDITANTE

Si l’on me demandait quelle est ma religion, je serais bien embarrassée ! Je ne suis pas catholique (pas même baptisée), ni athée.  J’ai été élevée par une mère antoiniste pratiquante (il s’agit d’un enseignement moral, révélé par le père Louis Antoine, ouvrier belge, et connaissant un rayonnement finalement peu étendu). Mais même si cet enseignement m’a beaucoup apporté, que j’ai été pratiquante et même porté la robe, je ne me définirais plus comme antoiniste aujourd’hui.

En réalité c’est l’enseignement d’Arnaud Desjardins qui nourrit mes interrogations et ma démarche spirituelle. Un collègue Patric, me l’a fait connaître en me prêtant un de ses livres et m’a en outre donné l’adresse de l’ashram, car son frère s’y rendait alors. Mais je ne puis m’affirmer « arnauddesjardeniste », d’autant plus que quelques 26 ans après la lecture de ce premier ouvrage, je n’oserais pas me qualifier plus qu’une « apprentie apprentie disciple », et encore !

Bien que j’ai le plus grand respect pour les différents enseignements qui existent, les maîtres extraordinaires qui les transmettent et tous ceux qui essaient avec plus ou moins de difficultés de les mettre en pratique, c’est l’enseignement d’Arnaud Desjardins qui m’a toujours le mieux parlé. Parce qu’il est concret sans doute (parce que je le comprends la plupart du temps !), parce que les quelques fragments de son enseignements que j’ai essayé de mettre en pratique se sont révélés porter leurs fruits…

Ce que j’aime chez Arnaud Desjardins c’est l’aspect pratique de son enseignement : en gros, si je traduis à ma façon, rien ne sert d’atteindre des états supra normaux si je fais la gueule chaque fois que je dois m’atteler à la vaisselle !

Je ressens une gratitude immense à l’égard d’Arnaud à cause de ce qu’il m’a fait comprendre sur l’acceptation des émotions.

Or, j’avais beau avoir lu tous ses livres, je ne pratiquais que de loin en loin.

Expérimentations :

 

Faire son deuil…

Mais quand j’ai perdu ma mère, la brutalité de cette épreuve m’a donné une force équivalente pour réagir. Je me suis dit alors texto : « si je ne mets pas aujourd’hui en pratique l’enseignement d’Arnaud sur les émotions je ne le mettrai jamais, et autant faire brûler tous ses livres ! ». Ce que je trouvais intéressant, c’était l’idée que si la plupart du temps on n’est pas capable de dire d’emblée « oui » à une situation douloureuse, on peut au moins dire « oui » aux émotions qui l’accompagnent. J’ai fais de cette tâche mon objectif principal.

Dans un premier temps, j’ai été submergée par le chagrin…Tout mon être était tendu dans le refus : NON, ce n’est pas possible, je ne veux pas qu’elle soit morte !

Le mental s’est mis en branle et a tout envahi : il a pris, comme toujours, le pouvoir et m’a entraînée dans des réflexions multiples.

Il a réécrit le passé (« J’aurais dû passer plus de temps avec elle », « Si j’avais su j’aurais… », « Mais pourquoi n’a-t-elle pas… ? », « Et la voisine qui m’a dit « tu sais bien qu’elle ne va pas s’en sortir ! », c’était ignoble ! », « C’est à ce moment là que je n’ai pas été à la hauteur », « Quand je pense à tout ce qu’elle a vécu… » etc.).

Il s’est emparé aussi du futur (« Elle ne verra pas grandir ses petits enfants », « Comment vais-je faire sans elle », « Comment devrai je me comporter vis-à-vis des gens », etc.)…Bref, le chaos total, le refus dans toute sa splendeur…

Alors me coltiner ces émotions et essayer de les accepter,  j’étais prête à essayer…

Dans tout ce méli-mélo de pensées qui m’envahissaient, j’ai essayé de me concentrer sur la première émotion qui se présentait :

Au début, c’était facile, il s’agissait  surtout d’une grande tristesse : la tristesse, c’est normal ! « Je ne veux pas être triste, je voudrais que tout soit comme avant, je voudrais être heureuse et sereine, mais ce n’est pas la réalité. La réalité pour moi ici et maintenant c’est ce gros chagrin ! Alors OUI, je ne résiste plus, j’accepte : je suis immensément triste…Ca me fait du bien de lâcher, de m’accepter dans l’état où je suis là tout de suite, d’oser me laisser envahir par ce chagrin, et du coup il s’atténue, je pense à autre chose quelques instants…Mais il revient, alors je l’accueille, je le laisse remplir l’espace, et du coup il me laisse en paix, et ainsi de suite, 5, 10, 15 fois… »

Mais une fois familiarisée avec cette tristesse à qui je commençais à lâcher la bride, je réalisai qu’une autre émotion cohabitait avec la première, celle-ci bien moins gratifiante : la colère !… « Ben oui, je lui en veux d’être morte, de ne pas s’être soignée, de nous avoir laissés, etc.… Donc j’accepte aussi cette colère, je reconnais et j’accepte d’être cette personne que la mort de sa mère met aussi en colère… » Et puis finalement à force de laisser venir toutes les émotions sans les refouler, j’ai reconnu une autre émotion encore, celle-ci presque honteuse,  je suis soulagée : soulagée de ne plus voir ce dépérissement de chaque jour, soulagée de ne plus avoir à me demander de quoi demain serait fait, soulagée d’être libérée d’une contrainte,… » Mais puisque j’avais joué le jeu jusqu’alors, je suis allée jusqu’au bout, j’ai accepté honnêtement de ressentir cela aussi, et je me suis acceptée sans me juger, pensant cela… » J’ai travaillé cette acceptation sans relâche. Cela devenait plus facile au fil du temps. Les émotions se sont faites moins pressantes et sont revenues moins souvent. Je me suis souvenue qu’Arnaud Desjardins disait qu’il ne peut pas y avoir d’acceptation à 30 ou 50%. Elle ne peut être que totale, alors j’ai persévéré, j’ai attendu encore… « Oui je suis en colère, oui je suis soulagée, oui je suis triste, un peu moins longtemps, un peu moins souvent. » Et un matin je me suis réveillée dans l’acceptation totale…C’est aussi « simple » et aussi incroyable que cela! J’ai réussi à complètement accepter toutes mes émotions, et mon travail de deuil s’est terminé. Il y a eu alors une récompense merveilleuse et inattendue : c’est qu’au moment précis où j’avais fini ce travail d’acceptation des émotions, j’ai pu accepter la mort de ma mère. Dire « oui » aux émotions a permis de dire « oui » à l’épreuve elle-même ! Et le cadeau  suivant a été que je ne me suis plus jamais sentie séparée d’elle, comme lorsque je n’avais qu’à prendre le téléphone pour l’appeler, ou la voiture pour aller lui dire bonjour…Lorsqu’on perd quelqu’un, on ressent cruellement la perte, la séparation, le fait d’être coupé…Or à partir de ce moment je ne me suis pas sentie plus séparée d’elle qu’avant sa mort. Penser à elle était simplement un plaisir tranquille. Et cela s’est avéré définitif…

 

Un second événement grave dans ma vie m’a permis de mettre en pratique l’acceptation des émotions…

 

Qui suis-je ?…

Lorsque j’ai quitté mon mari, l’image que j’avais de moi a volé en éclat !

J’avais toujours été persuadée que nous ferions notre chemin ensemble jusqu’au bout, qu’il était lamentable que les couples se séparent au moindre conflit : nous nous avions toujours su surmonter de grosses crises ! J’étais donc la bonne épouse (et j’ai appris ensuite que bien des amis voyait dans notre couple un couple solide, pouvant même servir de référence !)

J’ai arrêté de travailler pour élever mes quatre enfants, que j’ai allaités longtemps. J’étais disponible, maternelle, et donc la bonne mère !

J’étais très investie dans une association pour aider les mères qui allaitent. Bénévole, je passais beaucoup de temps en écoute téléphonique ou lors des réunions auprès des mères, des stagiaires, des autres animatrices ! J’étais donc bonne citoyenne !

Disponible pour tous, je m’épanouissais ainsi mais la quarantaine a été un tournant.

J’ai rencontré quelqu’un et j’ai quitté mon mari.

Je me suis toujours demandé à quel moment on faisait vraiment un choix dans ces cas là ! C’est comme un baquet qui se remplit, goutte après goutte, jusqu’à celle qui fait déborder le liquide : chaque goutte représente t-elle un choix ?  La goutte qui fait basculer l’ensemble est-elle différente qualitativement et quantitativement des autres ? Je ne crois pas…Chaque petit geste, chaque petite décision aboutit alors à un effondrement ou à un éclatement…

Mon compagnon quant à lui a constaté : « c’est comme si j’étais sur le quai d’une gare. Le train et passé, je pouvais soit monter, soit rester, je suis monté » :  c’est une autre image…Mais pour moi le fait de monter dans le train représente cette même goutte, car quelles successions d’événements l’ont conduit sur le quai ? Quel sera sa part de décision une fois dans le wagon ?

Cette réflexion est  importante  car, me semble-t-il, elle illustre tellement les paroles de Swâmiji, citées si souvent par Arnaud « Vos pensées sont des citations, vos émotions sont des imitations, vos actions sont des caricatures, … ».On ne fait que « réagir » la où l’on pense «agir »…

Quoi qu’il en soit comme je le disais mon image s’est comme dissoute ! L’effigie de moi que je m’étais inconsciemment composée, et à laquelle l’entourage avait contribué à donner de la consistance…

Seule dans une petite chambre chez une logeuse autoritaire, je m’éveillais chaque matin comme on cligne des yeux pour s’adapter à une lumière un peu trop vive : en reprenant mes esprits, j’essayais de retrouver une identité dans un monde si peu familier, et mes premières questions étaient « où suis-je » et tout de suite après « qui suis-je » ?

Je n’étais plus ni la bonne mère, ni la bonne épouse, je venais de renouer avec un travail salarié à mi-temps après 16 ans « au foyer », foyer où je n’habitais plus, je n’avais plus mes enfants auprès de moi, l’association pour laquelle je m’investissais passionnément avait tout bonnement disparue, car je n’avais plus ni téléphone ni Internet…Moi qui avais toujours cherché à consoler, aider, materner, défendre, j’étais celle par qui le malheur arrive, celle qui blesse, qui traumatise, qui détruit irrémédiablement ! Et enfin mon ami, paysan, m’avouait qu’il ne pourrait pas quitter sa terre et l’exploitation si patiemment travaillée au fil des ans, ce que je ne pouvais bien sur exiger de lui !

Alors à ce niveau de déstructuration que dire d’autre que « oui » ?!!!

Quand tout ce qui constituait le quotidien rassurant et indestructible semble s’être effondré, il ne reste plus que soi, et ce soi lui-même qu’est-il ? Donc il ne reste plus qu’à se laisser guider par ce qui se présente et dire « oui », y compris au fait qu’il n’y ait presque plus rien… « Oui » quand on pleure toutes les larmes de son cœur, « oui » à la peur, « oui » à la culpabilité ! Voyage initiatique s’il en est ! Mais en retour une énergie incroyable m’a été donnée, et des portes se sont peu à peu ouvertes les unes après les autres sans même que je les pousse (Dans l’enseignement antoiniste un des 10 principes, le neuvième, dit (c’est Dieu qui parle) : « cultivez vous, vous vous rappellerez le passé, vous aurez le souvenir qu’il vous a été dit « frappez, je vous ouvrirai, je suis dans le connais-toi. Tout ce qui vous est utile, pour le présent comme pour l’avenir, vous sera donné par surcroît ») C’est le sentiment que j’ai eu, je travaillais à dire oui, et certaines choses m’ont été donnée par surcroît.

 

Une anecdote pour illustrer cela : il me fallait trouver une chambre car mon petit salaire ne me permettait pas de louer un studio. Je suis donc allée passer une petite annonce dans une agence de journaux gratuits. Il y en a deux dans ma ville. Un jeune adulte souffrant d’un handicap mental est alors entré dans l’agence, a réclamé des bonbons que l’hôtesse lui a donnés : il avait visiblement ses habitudes dans les lieux. Quand je suis sortie, le jeune homme m’attendait sur le trottoir, un journal à la main. Je lui ai montré que j’en avais déjà un exemplaire, mais il m’a fait comprendre qu’il s’agissait de l’autre journal et que je devais le prendre. Ce jeune homme innocent sur fond de ciel bleu tout ensoleillé m’a donné une sorte de bouffée d’espoir et de confiance et j’ai eu le sentiment que ce journal allait m’apporter quelque chose. Je me suis empressée de lire les pages de location, et effectivement, une annonce offrait une chambre, destinée à une femme seule, dans mon propre village. C’était inespéré !! J’ai appelé tout de suite et obtenu la location, ce qui m’a vraiment aidée pendant deux mois (surtout, j’étais tout près de chez mes enfants). Mon annonce quant à elle, n’a jamais rien donné!

 

Comme j’ai essayé de dire oui, de faire en sorte que le moins possible mes actions soient des « réactions », les choses se sont ainsi remises en place peu à peu. Au moment où j’ai pu accepter totalement l’idée que mon ami ne continuerait pas son chemin avec moi, il a choisi de vivre avec moi…

Et comme pour le décès de ma mère il y a eu une conséquence, là encore qui m’a été donné « par surcroît » et de façon tout à fait inattendue !

J’ai été débarrassée d’une angoisse que je traînais depuis mon enfance, et sur laquelle j’essayais de travailler mais en vain.

Elevée entre une mère qui n’avais jamais vu de médecin jusqu’au jour de sa mort à la suite d’un cancer, et une grand-mère hypocondriaque qui voyait des microbes partout et me mettait en garde constamment, j’avais intégré de façon un peu « synthétique » qu’il valait mieux ne pas être malade, pour éviter d’avoir à rencontrer le médecin ! Même si ma mère était très tolérante et ne nous a jamais imposé ses choix, j’étais souvent angoissée (notamment avant les visites médicales scolaires !). Même adulte, ces angoisses perduraient ! Lorsque j’ai appris que j’avais des calculs biliaires (alors que mes crises de coliques avaient commencé lorsque j’avais 14 ans et avaient été diagnostiquées comme « crises nerveuses »), je pouvais me réveiller la nuit en proie à un stress incontrôlable !J’en avais la respiration coupée. Curieusement cela n’arrivait pas lors des nuits blanches où j’étais en proie à de douloureuses coliques mais au détour de telle ou telle nuit, sans que je repère un déclencheur particulier.

Au cours de la n-ième crise de coliques –pendant la période où je vivais dans cette petite chambre – j’ai du voir mon médecin pour obtenir un justificatif d’arrêt de travail. Il m’a suggéré bien entendu d’aller consulter un gastro-entérologue qui forcément me conseillerait une opération (ce qu’on me proposait déjà depuis des années et qui était inécoutable pour moi). J’ai accueilli cette proposition avec sérénité, ce qui était complètement surprenant et inattendu. Cet état d’esprit a duré jusqu’au jour du rendez vous, où je m’observais stupéfaite assise dans la salle d’attente, tranquille et sans stress. Lorsque le spécialiste m’a incitée fortement à consulter un chirurgien pour me faire opérer, cette suggestion ne m’a nullement troublée, et j’ai donné suite à sa demande pour voir jusqu’où irait ce calme inhabituel (cela faisait tant d’année que la moindre visite médicale me mettait dans un état de peur irrationnelle et de concentré de stress !) J’ai ensuite accepté l’opération, non parce que j’étais convaincue qu’elle était indispensable, mais pour aller jusqu’au bout de ce nouvel état où mon angoisse semblait s’être évanouie. De fait, elle s’est déroulée sans histoires, et j’étais amusée de voir cette nouvelle liberté qui était la mienne ! J’ai supposé que cette parenthèse « initiatique » dans ma vie, au cours de laquelle j’avais essayé de dire « oui » à ce qui était et à mes émotions avait pu avoir cette heureuse conséquence, pourtant sans aucun lien apparent avec la situation actuelle…

 

Seulement, bien que ces deux périodes importantes de ma vie m’aient permis de mettre à l’épreuve l’enseignement d’Arnaud, et surtout de surmonter ces étapes déstabilisantes, ai-je pour autant mis en pratique ce « oui » au quotidien ? Hélas non ! J’ai beau savoir que je n’ai pas le choix, (« dis c’est, c’est, ce n’est , ce n’est pas car tout le reste vient du Malin »  selon la parole du Christ citée dans A la recherche du soi  tome I, page 132, éd La table ronde), je râle toujours en faisant ma vaisselle ! Je trouve qu’il est parfois (hum souvent !…) plus difficile de surmonter les petits désagréments quotidiens que les épreuves plus douloureuses : ces dernières sont accompagnées de « l’énergie du désespoir », qui est un moteur puissant. De plus ces épreuves sont souvent initiatiques car elles déstabilisent les fondations sur lesquelles on s’appuyait et qu’on croyait inébranlables, tandis que les ras-le-bol quotidiens nous confortent dans l’idée que les tâches qui nous incombent sont souvent médiocres et qu’il n’est pas interdit de ronchonner !

Donc j’invective le conducteur trop lent en face de moi, je m’énerve en passant l’aspirateur, je soupire en accrochant le linge, je vais à la poste de mauvais gré, je fais les courses à contre cœur, et de fil en aiguille des journées moroses s’installent, l’une après l’autre !!

Après le décès de ma mère je suis allée trois fois à l’ashram de Font d’Isière (aujourd’hui Hauteville je crois) avec mon mari et mes enfants. Deux fois nous avions laissé les aînées chez leur grand-mère et gardé la petite que j’allaitais encore. Nous avions emmené une baby-sitter et l’autre fois nous avions trouvé une nourrice sur place. La dernière fois nous avions campé à proximité avec les trois filles et nous nous relayons pour les méditations et les activités proposées. Puis j’ai eu une 4ième fille. Mon mari de son côté ne souhaitait pas aller plus loin dans cette démarche, et je n’y suis plus jamais retournée, cela fait une 20aine d’années déjà.

Mon seul lien avec l’ashram reste la lecture des livres d’Arnaud et la méditation, avec sur les épaules le tchador que j’ai ramené de là-bas.

Quand je dis méditation, je dois avouer que les périodes où je reste assidue sont rares. Isolée, je cède souvent à la facilité, j’abandonne et je reprends bien plus tard. Arnaud dit que le chemin n’est ni pour les lâches ni pour les paresseux. Je ne sais pas si je fais preuve de lâcheté, mais je suis à coup sur paresseuse. Et pourtant je suis dans une situation où je ne parviens ni à suivre assidûment l’enseignement proposé, du fait de ma nonchalance, ni à l’abandonner non plus car certains fragments de cet enseignement sont gravés en moi et me viennent en cas de difficulté (Par exemple lorsque m’émotion m’envahit parce qu’un collègue m’a fait un reproche, a touché mon orgueil et que les larmes me viennent aux yeux, je me dis spontanément que je dois être « une » avec ces émotions.)

Pourquoi un blog ? :

J’ai ouvert ce blog car je me sens parfois seule. Je me dis – peut-être à tort ? – que les musulmans ou les catholiques qui bénéficient d’une communauté et d’un lieu de culte près de chez eux ont de la chance. Je sais qu’il existe un centre à une heure et demie de chez moi, mais lorsque je ne travaille pas, je reçois mes enfants, en alternance avec leur père, et je ne sais pas comment me rendre disponible : il faut dire que ma gestion de la disponibilité, ainsi que ma gestion du temps sont les nouvelles difficultés que j’ai à travailler ! Je me sens obligée d’être disponible pour tous, ce qui est manifestement impossible,  faute de quoi je suis la proie d’une forte culpabilité. Je me sens obligée aussi d’être efficace (peut-être aprce que débloquer du temps augmente ces chance de diponilbité ?) et interdite du moindre retard !

Mais je suis capable souvent de penser à ce que dit Arnaud (j’espère ne pas déformer ses propos ou lui attribuer une parole qu’il n’a pas prononcée ?) « ne dites pas c’est horrible, dites c’est intéressant ! »

J’ai repris une n-ième fois la méditation donc, depuis un mois environ. J’aimerais partager mes difficultés et mes enthousiasmes avec d’autres.

Comment je médite ? :

J’ai un petit banc (non pas de ces bancs de médiation ou de yoga spécifiques mais un simple petit tabouret rectangulaire en bois blanc conçu pour recevoir un pot de fleurs, dont j’ai un peu raccourci les deux pieds de devant) et je me place à genoux dessus.

J’ai deux espaces, à l’intérieur, dans ma chambre sur un tapis réservé à cet effet, et dehors, sous les arbres, sur un palette ! C’est d’ailleurs très confortable car les pieds qui glissent dans les interstices de la palette sont plus bas et cela soulage les genoux ! J’ai sur le dos le tchador de tissus beige. Avant la méditation, je lis une petite citation tirée de trois ouvrages qui proposent une citation par jour. Je me donne 30 minutes…J’essaie ensuite de rester tout simplement immobile, calme et intérieurement silencieuse, en position d’observation…Le terme « tout simplement » me fait sourire, car bien souvent je me surprends à gigoter, et la plupart du temps je suis envahie par les pensées parasites, au point  que parfois je n’arrive pas à revenir à « ici et maintenant » et je décroche complètement ! Je me dis alors « cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage ! » Parfois aussi certaines choses prennent un sens nouveau et cela m’aide. Et puis j’attends du fait de méditer quotidiennement une certaine accoutumance qui me permettra de me mettre plus facilement en état de méditation (ou plus modestement de vigilance !!) au quotidien (au volant, quand je n’arrive pas à dormir, quand je fais cette fameuse vaisselle qui m’agace, etc…)

 

Je me propose donc de noter au fils des méditations, plus ou moins réussies, mes remarques, en espérant peut-être avoir quelques commentaires, suggestions, expériences que vous voudriez partager. Sinon, le fait de m’exprimer restera une expérience agréable, que (selon les termes de Boileau) « j’énoncerai d’autant mieux que je la concevrai clairement » ! Alors j’espère que « les mots pour le dire me viendront aisément »…

 

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